
La première femme à recevoir la légion d´honneur :
ANGÉLIQUE DUCHEMIN

Il fut une époque où la légion d´honneur était la récompense suprême qui se gagnait souvent au prix du sang versé pour la Patrie ou des souffrances endurées à son service.
Voici un petit condensé de la vie de la première femme récipiendaire d´un des symboles très importants de notre pays. Cela laisse à réfléchir quand on sait comment sont attribuées, et surtout à qui, ces décorations, que nos dirigeants distribuent comme des friandises à leurs amis politiques, chanteurs, sportifs, journalistes et j´en passe.
Attention, ce n´est pas une généralité. Certaines ou certains méritent vraiment cette distinction pour les services rendus à la France, mais force est de constater que ces dernières décennies ont été marquées par la dévaluation du plus grand ordre français.
Angélique Duchemin fut la première femme à devenir chevalier de la Légion d’honneur en 1851. En remplaçant son mari, mort au combat, elle devient caporal-fourrier et prend part aux combats !
Fille d’un soldat de métier, et née en 1772, Marie-Angélique épouse à 17 ans, le caporal André Brûlon, du régiment du Limousin, en juillet 1789 à Ajaccio.
En Corse, lors d’une escarmouche entre révolutionnaires et indépendantistes, le caporal est grièvement blessé et meurt le 30 décembre 1791. Marie-Angélique, veuve à 19 ans, mère d’une petite fille et attendant son deuxième enfant, décide alors de rester au sein du régiment de son mari et de le remplacer.
La croyant folle de chagrin, les compagnons d’armes de son mari la laissent faire. Marie-Angélique devient ensuite caporal-fourrier, c’est-à-dire qu’elle est sous-officier en charge de l’intendance, tout en s’occupant de ses enfants. Elle prend part néanmoins aux combats et prouve sa bravoure à plusieurs reprises, comme le 24 mai 1794, où elle dirige la défense du fort de Gesco. Elle prend alors comme nom de combat « Liberté » et participe aussi au siège de Calvi où elle est grièvement blessée. Rapatriée en métropole, elle retrouve sa famille, sous les ordres du général Bonaparte. Malgré l’infirmité causée par sa blessure, elle poursuit son engagement, cette fois-ci dans l’intendance de l’armée d’Italie.
Mais le 14 décembre 1798, âgée de seulement 26 ans, souffrant encore atrocement de ses blessures, elle est admise à l’Hôtel des Invalides, où elle s’occupe du magasin d’habillement de l’institution militaire. Elle détonne dans cet univers de vétérans, mais elle participe à toutes les cérémonies, et à chaque visite d’une délégation officielle, on passe la saluer.
Napoléon lui refuse cependant la Légion d’honneur, pourtant demandée par les gouverneurs successifs.
Sous la Restauration, elle reçoit l’épaulette d’officier, l’intégrant ainsi officiellement à l’armée française. Louis XVIII la décore également du Lys, mais il faut attendre le 15 août 1851 pour qu’on lui accorde enfin la Légion d’honneur.
C’est le futur Napoléon III qui vient en personne la lui remettre, faisant de la veuve Brûlon, âgée de 79 ans, la première femme à devenir chevalier de la Légion d’honneur. Marie-Angélique terminera sa vie aux Invalides, entourée de ses compagnons d’armes et vêtue de son uniforme jusqu’à sa mort le 13 juillet 1859.

La dernière liste des récipiendaires de janvier 2021, récompensant beaucoup d´intervenant dans la lutte contre la Covid 19.
https://www.legiondhonneur.fr/sites/default/files/lh20210101.pdf
2 réponses
Merci pour cet excellent article
Infiltrations 6 colonnes je suis passér au tribunal avec des enculers Paris Porte de Clichy pas pour le meme mofif mais aussi enmerder