
LA MITRAILLEUSE BROWNING M2 « POINT FIFTY ». LA FAMEUSE 12,7.
Il y a des armes mythiques tels le pistolet allemand P 08 ou encore le non moins célèbre Colt 45 américain, mais aucune n’a connu la longévité et le succès à l’exportation de la mitrailleuse lourde de calibre 12,7mm. L’histoire de la .50, la « point fifty » (cinq dixièmes de pouce), soit 12,7 mm, remonte à la fin de la Première Guerre mondiale. C´est sans aucun doute la mitrailleuse la plus réussie de l´histoire des armes à feu.
A la recherche d’une arme antichar :
A cette époque, l’armée des Etats-Unis qui anticipait l’évolution du combat antichar de l’infanterie décide d’étudier un armement dédié. Les Français testent alors dans ce rôle la mitrailleuse Hotchkiss modèle 1914 au calibre 11 mm tirant des munitions perforantes anti-aérostats. Mais l’US Army se désintéresse d’une arme compliquée tirant de surcroît une munition à bourrelet peu puissante. En 1918, la récupération de fusils antichars allemands Mauser modèle 18 relance la recherche. En effet, la munition Mauser de 13 mm, à la vitesse initiale de 900 mètres/seconde, perce 2,5 cm de blindage à 250 mètres. La firme Winchester est chargée de mettre au point sur ces spécifications une cartouche de 12,7 mm, dérivée de la 7,62 mm de la mitrailleuse standard M 1917 Browning calibre .30. L’arme est étudiée par Browning et Colt.
Au final une arme aux usages multiples :
Un premier prototype est en cours d’expérimentation à fin de la guerre mais l’armée de terre s’en désintéresse n’y voyant finalement qu’une arme de défense antiaérienne. C’est bien pour cet emploi que sont fabriqués les modèles M 1921 puis 1921 A1. Ces armes reprennent l’aspect des mitrailleuses Browning M 1917 avec un gros cylindre de refroidissement à eau permettant le tir prolongé.

Montées sur affût M2, elles sont postées en emplacements fixes. Déclassées en 1943, elles sont retirées du service à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Elles ont également doté en grand nombre la DCA des navires de la Navy dans le Pacifique jusqu’en 1945.
En 1939, la Marine française fait un choix analogue et commande à la filiale Browning en Belgique – FN à Herstal – des mitrailleuses de même modèle en calibre 13,2 mm Hotchkiss pour la DCA côtière et embarquée. Ces armes termineront leur carrière avec les Dinassauts (Division navale d’assaut) en Indochine et dans l’aviation.
Dès 1919, l’aviation s’intéresse à la Browning 12,7 mm. L’US Army Air Corps, créé en 1926 et qui deviendra l’US Army Air Force en 1942, concrétise ce choix. Les appareils sont armés de Browning avec un canon léger refroidi par air. Les modèles M1, M1A1 puis M2 (1932), le plus fabriqué, existent en plusieurs versions en fonction de l’installation dans les ailes, en tourelle ou en sabord. Elles se reconnaissent notamment par le long refroidisseur perforé autour du canon. A partir de 1932, l’armée de terre équipe les compagnies d’appui de l’infanterie avec la Browning M2 HB à canon lourd (Heavy Barrel).

La M2 HB est dotée à l’origine d’un canon de 90 cm rallongé à 1,35 mètre en 1936. Les ouvertures du refroidisseur ventilé à la base du canon sont ovalisées puis rondes en 1943. La mitrailleuse Browning M2 HB fonctionne par court recul du canon. Celui-ci vissé sur la glissière nécessite le réglage précis de la feuillure – espace compris entre le canon et la tête de culasse. Une feuillure mal réglée peut provoquer la percussion de la munition alors que la culasse n’est pas totalement fermée ! Le chef de pièce possède une jauge permettant le réglage. Il est aussi recommandé de ne pas tirer plus de 100 à 150 cartouches en tir continu pour limiter les risques d’échauffement du canon.
A l’entrée en guerre des Etats-Unis en 1942, une dizaine de firmes sont mises à contribution pour produire la 12,7 mm. Parmi elles, Colt mais aussi Savage, High Standard, Frigidaire, etc. Des modifications mineures sont apportées : poignées en bois ou en bakélite, sélecteur de tir remplacé par une détente dite papillon en raison de sa forme, suppression de l’amortisseur arrière, modification de l’accélérateur.
La M2 HB équipe également les véhicules et les blindés pour la défense rapprochée ou antiaérienne. Dans l’armée américaine, un véhicule sur dix devait posséder une arme de défense anti-aérienne. La M2 HB est aussi montée en affuts quadruples anti aériens M16, tractés ou embarqués à bord du half-track dénommés HTM16.

Ces matériels perdureront dans l’armée française jusque dans les années 1970 pour la défense des bases aériennes et dans les régiments d’artillerie Sol-Air.
Une longévité exceptionnelle :
Aujourd’hui encore, la mitrailleuse de 12,7 mm poursuit sa longue carrière. Elle équipe une majorité d’armées dans le monde. En France, elle dote l’infanterie, les chars et les blindés et de nombreux autres véhicules. Preuve de l’efficacité et de la fiabilité de l’arme et de ses munitions et de sa capacité à évoluer.

Elle équipe toujours, par exemple le char de combat français « LECLERC » en arme coaxiale.
Caractéristiques :
M2HB
Calibre : 12,7 mm.
Longueur : 1 654 mm.
Longueur du canon : 1 143 mm.
Poids : 38,100 kg.
Poids du trépied : 19,960 kg (pour le type M3).
Vitesse initiale du projectile : 884 m/s.
Cadence de tir : 450-575 coups/mn.
Alimentation : bande circulaire à maillons métalliques de 110 cartouches.
La M2HB est une variante de la M2, construite elle aussi à partir de la mitrailleuse Browning M1921.
Dotée d’un projectile efficace, elle a été utilisée dans diverses situations (terre, air et mer)
Projectile élaboré à partir de l’étude des cartouches allemandes de 13mm et employé par les fusils antichars Mauser T-Gewehr. Les M2 resteront certainement encore en service pendant des dizaines d’années, aucune solution de rechange n’étant pour le moment envisagée.
Descriptif :
– Sur avion : arme fixe ou mobile
– Lourd trépied pour infanterie
– Affûts permettant son installation sur véhicules
– Système de refroidissement à eau (combat anti aérien et sur navires)
– Longueur canon (1143mm pour combat à terre et 914mm pour combat dans les airs)
– Eléments interchangeables entre les M2 et les M1921 à l’exception du canon et des affûts
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Merci pour l’article