
Je suis né en 1962 soit l’année des accords d’Evian qui mirent fin à la guerre d’Algérie. Je n’ai donc pas connu les attentats liés à ces événements.
Il a fallu que j’attende d’avoir 11 ans en 1973, pour être confronté pour la première fois à la haine islamiste pour mon pays. J’ai 58 ans aujourd’hui, cela fait donc 47 ans que je subis des attaques contre mon peuple au nom d’Allah, de l’Islam ou de pays musulmans. Et certains s’étonnent que j’ai une certaine réticence quand on me parle de religion de Paix et d’Amour !
C’était pourtant un joli dimanche de fin d’été. A cette époque les écoliers ne reprenaient les cours qu’au milieu du mois de septembre et ce dimanche 14 était sans doute mon dernier jour de vacances avant la rentrée des classes. Ma grand-mère habitait le quartier St Germain des Prés et elle m’avait emmené manger une glace au Drugstore. Nous étions rentrés chez elle un peu avant 17 heures. A 17h10 un certain Illich Ramirez Sanchez, membre du Front Populaire de Libération de la Palestine que le monde connaîtra sous le nom de guerre de Carlos, rentrait dans la légende révolutionnaire en lançant une grenade à quelques mètres de la place que ma grand-mère et moi occupions 15 minutes plus tôt. François Benzo et David Grumberg moururent ce jour là et 34 autres personnes furent blessées au nom de la cause Palestinienne.
J’avais 11 ans et je venais d’apprendre que les arabes n’étaient pas mes amis et qu’à quelques minutes près ils auraient pu tuer ma grand-mère ou moi-même. Il faut dire qu’elle et moi étions si habitués à opprimer des Palestiniens que c’était certainement de bonne guerre…
Les attentats se sont alors multipliés jusqu’au début des années 90. Entre le FPLP, l’OLP, le Fatah Révolutionnaire, le Groupe Abou Nidal, les Brigades Rouges, la Bande à Baader, Action Directe, des Corses, des Bretons, des Basques, des Arméniens, tous très taquins, ça pétait dans tous les coins !
Même s’il s’agit plus un acte de guerre que de terrorisme, n’oublions pas que le 23 octobre 1983, 58 parachutistes français périrent sous les décombres de l’immeuble Drakkar où ils étaient cantonnés. Trois mois plus tard je servais moi-même au sein de l’Infanterie de Marine à Beyrouth…
Mais les attentats musulmans ont repris fin 1985. Les tueurs cette fois ci venaient principalement d’Iran et du Liban et voulaient faire payer à la France à la fois sa politique moyen-orientale et, même si on en parle beaucoup moins, quelques désaccords financiers sur le marché du pétrole iranien…
Entre décembre 1985 et septembre 1986 ce sont 14 attentats qui ensanglantèrent principalement Paris. Les Galeries Lafayette, la librairie Gibert Jeune, la Fnac, le Pub Renault sont des noms qui avec bien d’autres, résonnent douloureusement aux oreilles de ceux qui ont vécu ces années noires. Rien que pendant l’année 1986 plus de 200 personnes furent blessées et une dizaine d’autres tuées au nom de la cause arabe… Conjointement à ces attentats parisiens, n’oublions pas nos compatriotes enlevés et exécutés pour certains, à Beyrouth entre 1985 et 1988.
Une fois les relations franco-iraniennes normalisées et la crise libanaise apaisée, nous pouvions espérer souffler un peu… C’était sans compter sur la crise algérienne qui allait elle-aussi transformer nos compatriotes en otages et victimes des islamistes. Entre décembre 1994 et décembre 1996, ce sont cette fois les terroristes du Groupe Islamique Armé qui vont perpétrer 11 attaques en France, tuant 12 personnes et en blessant 300 autres.
Petit changement cette fois-ci, nos ennemis ne sont plus des Chiites mais des Sunnites. Nous mourions toujours au nom de l’Islam mais d’une obédience différente ! Franchement avec ces gens là on a toujours une raison de mourir…
Et puis de 1997 à 2012 nous connaîtrons une quinzaine d’années à peu près tranquilles jusqu’à ce qu’apparaisse Mohamed Merah à Toulouse, dont la mère n’hésitera pas à dire lors du procès du frère de Mohamed, « Nous on est des Musulmans normals ! (sic) ». Merci Madame de nous éclairer sur ce qu’est une famille « normale » de Musulmans…
Je ne vous raconte pas la suite, Charly, Hyper Casher, Bataclan, Nice et tant d’autres… Si vous êtes en âge de me lire, vous avez vécu tout ça aussi bien (ou « mal » plutôt) que moi.
Faisons donc le bilan. Aujourd’hui âgé de 58 ans, j’ai vécu sans attentats musulmans moins de 25 années en deux périodes. Près de 30 années de ma vie se sont écoulées dans la crainte de perdre un de mes proches pour la plus grande gloire d’Allah…
Et je devrais être confiant ? Je devrais considérer qu’en effet le danger aujourd’hui en France c’est Génération Identitaire qui ose poser des banderoles sur des mosquées en construction ou pointer l’incapacité de nos gouvernements à contrôler nos frontières ? Je devrais être Camelia Jordana mais pas Thaïs d’Escufon ?
Et bien non, Monsieur Darmanin, je ne suis pas confiant ! Non, je ne suis pas optimiste, non je n’ai pas confiance en l’Islam et non je n’en veux pas chez moi. Je préfère être considéré comme un salaud et un raciste que de suivre un jour, comme Patrick Jardin, le cercueil de ma fille.
Et ça, Monsieur le Ministre, vous pouvez prononcer toutes les dissolutions que vous voudrez, vous ne m’empêcherez pas de le penser et de le dire !
Vous ne m’empêcherez pas non plus de lutter contre ce qui me combat depuis quasiment ma naissance. Et si vous m’empêchez de lutter avec des mots comme chacun devrait pouvoir le faire dans une démocratie, si vous m’imposez par la force la dictature de vos idées, attendez vous à ce que mon combat prenne une forme plus insidieuse.
On peut museler voire tuer le penseur mais on ne peut tuer la pensée…
François Galvaire
Une réponse
tout à fait avec toi François !!! tu n’est pas seul à penser comme ça, il y en a marre du dictat musulman !!!